Vers un Erasmus pour start-upers africains ?

Vers un Erasmus pour start-upers africains ?

Lors du forum « North by South East » organisé à Saint-Denis de la Réunion, Abdou Samb, expert pour l’évaluation des politiques de recherche et d’innovation de l’Union Européenne, a plaidé pour une ré-orientation du programme de coopération entre Afrique et Union européenne, avec la création d’un programme « Erasmus » pour les start-upers africains. Un projet qui pourrait être approuvé par le Conseil européen du 27 novembre 2016.

La France a son « French Tech Ticket », un programme pour attirer les talents de la tech à Paris et favoriser les échanges avec les écosystèmes étrangers… Et si l’Afrique se dotait d’un Erasmus pour entrepreneurs, un accélérateur de projets innovants ? C’est l’idée avancée par Abdou Samb, président du cabinet FRS et expert pour l’évaluation des politiques de recherche et d’innovation auprès de la commission européenne. Il souhaite qu’une partie du programme de coopération entre l’Union européenne et l’Union africaine soit consacrée au numérique. « Aujourd’hui, il y a une enveloppe de 40 milliards d’euros sur la période 2014-2020 répartie sur trois priorités : santé, changement climatique, infrastructures de recherche et d’innovation – et rien sur le numérique, constate-t-il. Il faudrait que sur ces 40 milliards, 5 soient consacrés au numérique ».

Pas pour distribuer des aides directes aux Etats et aux start-up, plutôt pour créer un programme d’échanges pour les jeunes talents de la tech. « On pourrait reprendre le principe du programme Erasmus qui fonctionne bien en Europe. Un jeune pourrait s’immerger pour quelques semaines dans un autre écosystème, en Europe ou en Afrique, avec deux mentors : un en Europe, un en Afrique« . Le but serait d’échanger des compétences rapidement pour accélérer les projets prometteurs. « Il faut que cette immersion soit la plus courte et la plus efficace possible pour aller très vite. Car nous sommes dans un monde de concurrence entre les plus rapides et les plus lents ».

 

« CRÉER UNE DYNAMIQUE »

Ce programme permettrait une autre forme de coopération, juge le spécialiste de l’innovation. « On a trop longtemps raisonné  en top-down, du haut vers le bas. L’avantage du numérique, c’est qu’il favorise l’inverse, la montée d’innovation du terrain vers le haut« . « On crée une dynamique qui infuse et touche toute la société, d’autant plus que le numérique est transversal et touche tous les secteurs« .

 

Cette proposition doit être examinée, parmi d’autres dossiers, par la Commission européenne le 27 novembre prochain. Si le feu vert est accordé, Abdou Samb espère qu’un programme d’échange sera lancé le plus rapidement possible. Il n’y a pas de temps à perdre pour faire émerger les innovateurs numériques de demain.

source : usine-digitale

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