Les dirigeants des trois plus importants services de renseignements américains, le FBI, la CIA et la NSA, se sont mises d’accord pour refuser en bloc l’achat de mobiles Huawei. Une annonce qui tombe alors alors que le fabricant chinois met les bouchées doubles pour s’implanter à l’international.
CBS News rapporte que, lors de leur audition cette semaine par le Congrès américain pour évoquer les menaces de cybersécurité pesant sur la nation, le directeur du FBI, Christopher Wray, le directeur de la CIA, Mike Pompeo, et le directeur national du renseignement, Dan Coats, ont tous ont admis qu’ils n’utiliseraient jamais volontairement de mobile Huawei. Cela fait plusieurs années que la communauté du renseignement alerte sur les risques de vulnérabilité des matériels Huawei. Mais le moment choisi cette fois pour délivrer ce message est clair : vous pouvez acheter le Mate 10 Pro, mais à vos risques et périls.
Depuis la parution, en 2012, d’un rapport d’enquête marqué par le quasi-refus de coopération de Huawei, les législateurs ont mis en garde contre les dangers que pourrait présenter l’usage de téléphones du fabricant chinois. Mais la rhétorique contre ses produits de télécommunication, menacés d’être interdits de vente aux États-Unis, s’est considérablement accélérée. Même en l’absence de preuves tangibles, la communauté du renseignement semble avoir de bonnes raisons de soupçonner Huawei de cyber espionnage, et elle ne recule devant rien pour faire en sorte que les ventes de Mate 10 Pro soient minimales dans le pays.
Pas de chance pour le Mate
Même si Huawei n’a pas été directement visé dans les déclarations officielles destinées à éclairer le Congrès sur l’évaluation de la menace, le sénateur Richard Burr, président de la Commission du Sénat sur le renseignement, a néanmoins pointé le doigt sur la Chine en déclarant : « Aujourd’hui, la Chine est au cœur de mes préoccupations, et plus particulièrement les entreprises de télécommunications chinoises comme Huawei et ZTE, dont on sait clairement qu’elles ont des liens de grande proximité avec le gouvernement chinois ».
Si ZTE n’est pas un acteur majeur de l’industrie des smartphones, Huawei est le second ou le troisième fabricant de mobiles dans le monde et, depuis des années, il essaye désespérément d’entrer sur le marché américain. Sa présence au CES de Las Vegas semblait indiquer qu’il avait enfin obtenu le soutien d’un opérateur américain, mais AT&T s’est retiré à la dernière minute sous la pression d’un groupe de parlementaires bipartite. Lorsqu’on leur a demandé s’ils recommanderaient aux citoyens américains d’acheter des téléphones de ces marques, aucun n’a répondu qu’ils le feraient, et le sénateur Mark Warner, membre de la Commission, a ajouté : « Nous devons nous assurer que ce n’est pas une nouvelle manière pour la Chine d’avoir accès à des technologies sensibles ». Dans son allocution d’ouverture, M. Coats a déclaré que les États-Unis étaient confrontés à « une menace complexe, volatile et délicate » de la part d’entités étrangères « qui utilisent le cyberespace pour s’introduire dans pratiquement tous les grands événements ayant lieu sur le sol américain ». Même si les agences de renseignement n’ont pas encore fourni de preuves spécifiques que Huawei travaillait avec le gouvernement chinois pour siphonner les données de ses clients, le fabricant chinois est soupçonné depuis longtemps d’utiliser sa technologie pour espionner les utilisateurs.
À la veille du démarrage des livraisons de Mate 10 Pro (il est vendu 799 dollars HT) prévu le 18 février, le fabricant chinois a fait la déclaration suivante : « Huawei sait que différentes actions du gouvernement américain visent semble-t-il à entraver les activités de Huawei sur le marché américain. Huawei bénéficie de la confiance des gouvernements et des clients dans 170 pays à travers le monde et ne pose pas plus de risque de sécurité que n’importe quels fabricants de produits électroniques, avec lesquels nous partageons les mêmes chaînes d’approvisionnement et capacités de production globales ». Plus tôt cette semaine, Huawei a été surpris à soudoyer les utilisateurs pour qu’ils laissent des avis favorables sur le nouveau smartphone sur BestBuy.com. Les commentaires en question ont été supprimés depuis. Dans leur test du Mate 10 Pro, nos confrères de PCWorld ont été impressionnés par la qualité de ce mobile haut de gamme. Le Mate Pro intègre un puissant processeur qui supporte d’excellentes capacités d’intelligence artificielle. L’appareil est également doté d’une caméra de marque Leica, plus performante que celle du Pixel 2, de l’iPhone X et du Sony Xperia XZ1, selon le dernier classement de nos confrères.
source : lemondeinformatique
COMMENTS