A l’occasion du premier Forum Jeunesse et Entrepreneuriat Afrique-France organisé ces 6 et 7 décembre au siège du Medef à Paris, manifestation qui a véritablement fait le plein, la start-up marocaine Afrimarket a reçu le prix de la jeune entreprise Afrique de l’année en présence de Pierre Gattaz. Entretien sur le vif avec sa co-fondatrice la marocaine Rania Belkahia, PDG de l’entreprise et par ailleurs membre du Conseil national du numérique français.
Cofondatrice avec Jérémy Stoss et François Sevaistre de la start-up Afrimarket, la marocaine Rania Belkahia a reçu ce 7 décembre en fin de journée le prix « Jeune entrepreneur » Business Africa du Medef en partenariat avec l’Institut Choiseul. Ce, à l’occasion de la manifestation organisée par le Medef à Paris, à savoir le premier Forum Jeunesse et Entrepreneuriat Afrique-France AGYP , préparant notamment le sommet France-Afrique de Bamako début 2017. Le prix grande entreprise a été remis cette même journée au très prospère groupe tanzanien METL.
Afrimarket, société dans laquelle ont investi Xavier Niel (Free), Jacques-Antoine Granjon (Ventes privées) mais aussi Orange est, elle aussi en plein développement. Entretien express de L’Usine Nouvelle Maroc avec Rania Belkahia.
L’Usine Nouvelle : Que représente ce prix du Medef?
Rania Belkahia : C’est important pour Afrimarket. Il s’agit d’un gage de confiance… et également d’une fenêtre vers les entreprises françaises qui pourraient proposer leur produit via notre plateforme!
Afrimarket c’est quoi aujourd’hui?
C’est une plate forme de e-commerce dédiée à l’Afrique de l’ouest francophone qui a la spécificité de servir deux typologies de clients la clientèle diaspora installée en Europe pour laquelle on intervient comme un substitut au transfert d’argent par les plate-formes traditionnelles et une clientèle africaine locale issue de la classe moyenne désireuse de nouveaux services à valeur ajoutée pour l’accès au biens de consommation.
Votre dimension?
Nous sommes présents sur cinq pays d’Afrique de l’ouest : Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin Cameroun Togo avec une présence sur place en Côte d’Ivoire au Sénégal et au Bénin pour l’offre locale. Nous préparons notre arrivée au Mali. Nous employons déjà 70 personnes dont une cinquantaine en Afrique et une vingtaine à Paris où a été développée notre infrastructure.
Sur le transfert d’argent vous avez développé votre plate-forme ?
Oui. Nous ne travaillons qu’avec nos propres plate formes et nos propres infrastructures. Coté aval, nous nous appuyons sur un réseau de marchands partenaires, dont nous digitalisons l’offre
Avec Afrimarket, la particularité des transferts de valeurs vers le destinataire « au pays », c’est qu’ils ne se font qu’en bons de marchandise ou en paiement de factures comme l’eau , c’est un modèle qui fonctionne ?
Oui c’est un modèle qui marche. Nous estimons la part du segment « cash to good » à environ 10% du marché des transferts d’argent, ce pour financer les besoins courants, factures d’eau d’électricité ou achats de biens de consommation ou d’équipement de la maison. L’avantage est que c’est moins couteaux que le transfert en numéraire et l’émetteur a une forme de sécurisation sur l’utilisation de l’argent qu’il envoie.
Quel est votre modèle économique?
L’entreprise prend une commission au niveau émetteur de 5% ainsi qu’une commission auprès des commerçants partenaires en Afrique en tant qu’apporteur d’affaires.
Votre enjeu principal est-ce de trouver des commerçants partenaires?
Non cela c’est assez facile. L’enjeu est d’industrialiser l’offre et surtout de trouver des clients pour atteindre une masse critique
L’entreprise a conduit plusieurs levées de fonds, notamment auprès d’Orange, votre société Africamarket n’est-elle pas concurente des propres solutions d’Orange?
Le groupe Orange est entré au capital lors de notre deuxième levée de fonds, 1 million d’euros, en janvier 2015. Lors d’une nouvelle levée de fonds cette année de 10 millions d’euros cette fois des institutionnels comme Proparco et le fonds britannique Global Innovation Fund sont entrés au capital. Quand à Orange, notre offre n’est pas concurrente mais complémentaire. Orange Money c’est du « mobile money », Nous le proposons d’ailleurs sur notre site pour acheter des produits chez nos partenaires, un service supplémentaire du fait du très faible taux de bancarisation dans les pays sque nous servons.
Propos recueillis par Pierre-Olivier Rouaud
source : jeuneafrique
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